A l’origine, la doula est une servante qui accompagne la future maman afin que l’accouchement et la naissance de son enfant soit des moments positifs et la doula de fin de vie ou thanadoula est la femme qui accompagne les mourants. Aujourd’hui, la thanadoula est devenue un métier et certains organismes de formation se sont spécialisés.
En France, la thanadoula reste méconnue contrairement à la Suisse, au Canada et maintenant aux Etats-Unis depuis le début de la pandémie de Covid 19.
Pourquoi faire appel à une thanadoula ?
Dans certains pays, la mort constitue encore un tabou. Les mourants n’ont souvent personne à qui se confier, le moment est douloureux pour la famille qui n’a pas l’énergie de s’investir dans la démarche de tenir la main de celui qui quitte notre monde, réveillant la peur de son propre décès.
La thanadoula joue ce rôle et s’engage autant auprès des familles qu’auprès de la personne en fin de vie. Elle propose un accompagnement personnalisé, et en dehors des soins médicaux qu’elle ne pratique pas, la thanadoula apporte le réconfort et l’accompagnement émotionnel et physique nécessaires à la personne en fin de vie. Elle soutient la famille du défunt face au deuil et elle peut aussi gérer les démarches administratives.
La thanadoula est le lien entre celui qui va mourir et sa famille, avant, pendant et après le décès.
Le décès, avant… et le décès ces dernières années
Jusqu’à la moitié du 20e siècle, la personne décède à son domicile, souvent en présence des parents proches et le corps repose dans ce même domicile jusqu’au moment de la mise en bière avant d’être transporté sur le lieu de culte puis au cimetière.
Le décès fait alors partie du quotidien des familles mais peu à peu, le décès devient un sujet commercial et les interventions des pompes funèbres se multiplient. On parle alors tarifs pour un cercueil et devis pour choisir le bon intervenant.
Le décès quitte le cercle familial, les personnes en fin de vie sont seules et la famille n’intervient que pour donner ses consignes.
Le décès, lorsqu’il rejoint notre quotidien
Aujourd’hui par peur, la question de la fin de vie et du décès est encore fréquemment éludée. Les adultes sont présents s’il s’agit du décès de leur enfant mais ils n’assistent généralement pas au décès d’un proche à l’extérieur de son domicile.
Mais une pandémie comme celle que nous venons de vivre nous plonge au cœur du problème. Nous avons dû affronter le décès de centaines voire de milliers de personnes au quotidien et c’est l’occasion de nous interroger sur la façon dont nous voudrions que les choses se passent lorsque notre tour sera venu.
La formation de thanadoula
Depuis début 2020 et la pandémie, les organismes de formation ont vu une recrudescence des femmes, candidates à la fonction de thanadoula. Leur effectif se multiplie, passant parfois de 200 à plus de 1 000 candidatures (National End-of-Life Doula Alliance – Etats-Unis).
De la même façon, le nombre des familles en détresse augmente fortement et une situation venant en complément d’une autre, la thanadoula trouve sa place et apporte la dose de réconfort nécessaire dans ce genre de situation.
Les formations pour devenir thanadoula abordent plus précisément le côté émotionnel du décès, mettant en retrait les informations scientifiques et la raison du décès.
Avant tout, faire le choix d’assumer le rôle de thanadoula c’est montrer une certaine dose d’empathie naturelle. Elle donne confiance et reçoit les dernières paroles de la personne en fin de vie tout en lui tenant la main jusqu’à son dernier souffle.
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