Depuis la nuit des temps, il est parfois de coutume de glisser des objets personnels dans la tombe ou le cercueil d’un défunt. En Égypte ou chez les Vikings, c’était par exemple une pratique très récurrente, notamment parce qu’on imaginait que ces biens accompagnaient la personne décédée dans l’au-delà. La plupart du temps, il s’agissait d’objets de valeur, comme des bijoux ou tout autre élément attestant du rang ou de l’importance sociale du défunt.
Aujourd’hui, ce ne sont plus nécessairement des bagues en or, des broches, etc., que les familles souhaitent laisser avec leurs êtres chers. Dans de nombreux cas, il peut simplement s’agir de photos ou d’un souvenir sentimental quelconque.
Mais, la vraie question est : peut-on réellement se faire enterrer avec des objets personnels ? Que dit la loi à ce sujet ? Et est-ce qu’il existe des conditions ? On fait le point.
Se faire enterrer avec des objets personnels : bien réfléchir à la question
Bien que cette démarche puisse paraître anodine, au-delà de sa signification émotionnelle, il est plus que recommandé de bien réfléchir avant de se faire enterrer avec des objets personnels. Il en va de même pour les initiatives de ce type qu’une famille pourrait prendre pendant l’organisation des obsèques d’un défunt.
En effet, bien que ce soit une façon très personnelle de dire au revoir à un être cher, il faut garder à l’esprit que tout objet glissé dans le cercueil ou la tombe ne peut être récupéré. Évidemment, il reste possible de demander l’autorisation d’ouvrir la tombe ou d’exhumer le corps pour le faire, mais il s’agit d’une procédure si complexe, et surtout tellement soumise à de strictes conditions, qu’il est peu probable d’y parvenir. Et puis, dans le meilleur des cas, le coût d’une telle démarche serait bien entendu élevé.
En d’autres termes, mieux vaut éviter de mettre des objets personnels faisant partie d’un héritage familial et susceptibles d’être réclamés à un moment ou à un autre par des héritiers. Il en va de même pour des documents importants (à moins de laisser des copies avec le défunt).
Se faire enterrer avec des objets personnels : ce qui est accepté
Différents types d’objets peuvent être légalement glissés dans le cercueil ou la tombe d’un défunt. On retrouve par exemple :
- des photos de famille ;
- une alliance ;
- des livres ;
- un journal intime ;
- des diplômes ;
- des récompenses ;
- des médailles sportives ;
- des symboles religieux ;
- des cendres d’une autre personne ;
- des vêtements ;
- des lettres ;
- des dessins d’enfants ;
- des fleurs
Notons que dans le cas d’une crémation, des restrictions peuvent s’appliquer en ce qui concerne les objets personnels placés dans le cercueil, notamment parce que ces derniers peuvent potentiellement ne pas bien brûler. Il est donc vivement recommandé de demander conseil aux pompes funèbres dans ce cas de figure.
Se faire enterrer avec des objets personnels : ce qui est impossible
L’écologie étant au cœur des préoccupations, y compris dans le secteur funéraire, de nombreuses communes interdisent désormais de glisser tout objet qui ne serait pas biodégradable. Le but est évidemment de ne pas polluer les sols avec des éléments qui résisteraient pendant des décennies, voire des siècles. C’est par exemple pour cette raison que ce type d’interdiction concerne souvent les objets personnels en plastique, de même que les objets électroniques (à l’image de certaines montres par exemple).
La loi est aussi très claire sur la présence d’objets à piles, en précisant par exemple que tout stimulateur cardiaque ou pacemaker doit être retiré avant les obsèques, par un médecin ou par le thanatopracteur.
Notons également que le textile peut être concerné par certaines interdictions, surtout lorsque lesdits objets sont en matière synthétique, comme cela peut être le cas avec des peluches ou des chaussures.
Enfin, il est impossible de se faire enterrer avec les restes d’un animal de compagnie, sauf si ceux-ci prennent la forme de cendres dans une urne biodégradable.
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